La Librairie Cheikh, connue pour l’organisation de rencontres appréciées avec les auteurs a annoncé la suspension de toutes ses rencontres littéraires à partir d’hier, 28 octobre. Cette annonce intervient quelques jours après l’interdiction de la vente dédicace du livre « L’Algérie juive » de l’autrice Hadia Bensalhi et qui devait avoir lieu le 24 octobre dernier dans les locaux de la célèbre librairie de Tizi Ouzou.
En effet, cet ouvrage, qui aborde le patrimoine juif « algérien » selon son autrice, a été annulé quelques jours après qu’un député algérien islamiste, Zouheir Fares, a affirmé que le ministère de la Culture avait interdit l’événement suite à sa demande officielle. Ce dernier avait également adressé une lettre ouverte aux « autorités algériennes », dans laquelle il avait exhorté les responsables à prendre des mesures contre cet ouvrage qu’il a décrit comme une « normalisation culturelle avec les sionistes ». D’autres figures islamistes algériennes, à l’instar du journaliste Abdelali Mezghiche, ont également appelé « les autorités concernées » à annuler les rencontres autour du livre. Les autorités algériennes ont donc répondu favorablement à cette requête.
En parallèle, une autre rencontre autour de ce même livre, prévue le 26 octobre à la librairie L’Arbre à dires à Alger, a également été annulée sans que la librairie ne fournisse de précisions.
La Librairie Cheikh, de son côté, a annulé la séance de dédicaces prévue pour ce livre sans expliquer les raisons, avant d’annoncer, quelques jours plus tard, la suspension de toutes ses ventes dédicaces.
Cette nouvelle rappelle les fermetures des cafés littéraires qui se sont enchainées ces dernières années en Kabylie, notamment celui de Bouzeguene et d’Aokas, dont les membres sont, pour la majorité, en exil, sinon en prison.