La maison d’édition KOUKOU, dirigée par Arezki Aït-Larbi, a été exclue du Salon du livre amazigh de Bougie, prévu du 28 octobre au 1er novembre 2024. Un appel téléphonique, adressé à KOUKOU Éditions, a notifié cette exclusion, officiellement justifiée par le « manque d’espace« . KOUKOU Éditions, cependant, a dénoncé cette décision comme une mesure « politique » dans un communiqué publié le 27 Octobre dernier.
Aït-Larbi rapporte que le commissaire du salon a évité de fournir un document officiel pour confirmer l’interdiction. Ce dernier a déclaré que la demande n’a « malheureusement pas été retenue pour la simple raison de manque d’espace« . Pourtant, la demande de KOUKOU avait été validée dans les délais, répondant à une invitation des organisateurs. Aït-Larbi accuse le commissaire du salon de s’être « rendu complice d’une inacceptable forfaiture » et interpelle les chercheurs du CRLCA (Centre de Recherche sur la Langue et la Culture Amazighes), partenaires du salon, les enjoignant d’exiger la vérité sur cette mesure arbitraire« .
Dans ce communiqué, KOUKOU Éditions souligne l’atteinte que cette décision porte à la « culture amazighe« , mettant en avant que des écrivains et universitaires de renom, tels que Tassadit Yacine, Farida Aït Ferroukh, et Mouloud Mammeri, en sont les premières victimes. La maison d’édition rappelle que, malgré son activité « dans la légalité depuis 2005« , elle subit à nouveau l’ostracisme d’une institution qu’elle accuse de « distiller la haine et la division« . Ce message intervient quelques jours après qu’Aït-Larbi a qualifié de « manœuvres sournoises » les actions des autorités visant les œuvres amazighes.
Aït-Larbi conclut en affirmant que KOUKOU Éditions a choisi de « défier la loi du silence que les cagoulards de la censure et leurs supplétifs locaux peinent à imposer« , promettant de poursuivre son engagement pour la transparence et la liberté d’expression dans le secteur culturel.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que cette maison d’édition fait face à la censure des autorités algériennes. En effet, le 29 septembre dernier, les organisateurs du Salon du livre amazigh d’Ath Ouacif ont décidé d’annuler l’édition 2024 de l’événement suite aux pressions du ministère de la Culture algérien pour interdire la participation des éditions KOUKOU