La nuit du 31 octobre au 1er novembre a marqué la libération de plusieurs détenus politiques. Pour la première fois depuis le début de son mandat, Abdelmadjid Tebboune, président algérien, a accordé une “grâce présidentielle” à une petite partie de ces prisonniers injustement incarcérés. Cette décision a suscité une controverse, d’abord parce que, selon les intervenants, ces activistes n’ont commis aucun crime justifiant une telle grâce. Ensuite, cette mesure a touché une infime partie des détenus, ignorant totalement, notamment, les prisonniers liés à la cause kabyle et ceux de Larebaa Nat Iraten.
L’avocate très engagée dans la défense des détenus politiques et d’opinion, Yamina Alili, a exprimé sa joie quant à la libération de certains, tout en rappelant les nombreux autres encore derrière les barreaux. “Beaucoup d’entre eux sont encore détenus dans les prisons du régime”, a-t-elle affirmé, en mentionnant les noms de Mira Mokhnache, Cherif Mellal, Mohand Taferka, Mouloud Djabella, et “nos frères de Larebaa Nat Iraten”, a-t-elle ajouté.
De son côté, Mouhcine Belabbas, ancien président du RCD, a insisté dans plusieurs publications sur Facebook sur l’urgence et la nécessité de libérer tous les détenus politiques. “Les chaînes de la répression ne doivent pas entraver notre quête de justice. Libérez-les tous”, a-t-il déclaré.
“Nous espérons que les prisonniers politiques détenus à Koléa seront également relâchés. Parmi eux, beaucoup de nos amis, tous kabyles, notamment Mira Mokhnache et Lkhodir Bouchlaghem, sans oublier ceux de Larebaa Nat Iraten”, a écrit Meziane Abane, journaliste exilé en France.
Bouaziz Ait Chebib, ancien président du MAK et ancien détenu politique, s’est dit heureux de la libération de certains prisonniers et a lancé un appel : “Liberté pour tous les détenus d’opinion”.
“J’espère que les pouvoirs qui rongent l’État et la société libéreront tous les otages qu’ils détiennent injustement”, a déclaré Ali Brahimi, homme politique kabyle et ancien détenu d’avril 80, ajoutant : “Comprendront-ils enfin que l’on ne peut pas emprisonner des idées ?”
“Libérez le reste des détenus, tous les détenus d’opinion et politiques”, a déclaré Said Salhi, ancien vice-président de la Ligue algérienne des droits humains.