Ça y est, c’est fait, notre planète vient de compléter une autre rotation autour de notre astre, le soleil. À notre échelle humaine, on en fait une occasion pour s’amuser et faire la fête comme on peut ; manière comme une autre de mettre un peu de chaleur dans nos cœurs malmenés et meurtris, et un zeste de joie dans la vie qui n’est pas toujours facile, tant s’en faut. C’est aussi un moment pour penser, dans un coin de notre tête, à tous ceux qui sont seuls, malades, pauvres, sans toit, sans travail, qui ont faim, qui ont froid, qui ont peur, qui pleurent, qui s’inquiètent, qui subissent le mépris, la violence… Certains – pas tous, hélas ! – pensent, le temps d’un soupir, à toutes celles et à tous ceux qui, pour leurs idées, pour leur lutte pacifique, et pour ce qu’ils sont tout simplement, sont faits prisonniers et souvent torturés dans un silence de cathédrale, par des régimes tyranniques et des États voyous que le monde du Smartphone, de l’ère du digital et de Parker Solar Probe tolère encore.
Ce moment, c’est aussi une occasion qui est mise à profit pour avoir une pensée à tous ceux qu’on aime et à qui ont oublie souvent de le dire, car, le reste du temps, le grand tourbillon de la vie nous y entraîne malgré nous… un petit mot, envoyé et c’est du baume au cœur instantané des deux côtés du mur virtuel qui sépare les proches, les amis et tous ceux qui s’aiment sans savoir le verbaliser suffisamment ou le montrer comme il se doit le reste de l’année.
En raison de tout ce qui ne va pas dans ce monde qui est le notre et pour tous ceux qui souffrent, celles et ceux qui organisent chez eux ou ailleurs, quelques jouissances pour le réveillon, pour Yennayer ou pour d’autres occasions, peuvent parfois culpabiliser en se disant qu’il n’était pas décent de le faire pendant que d’autres claquent des dents à cause du froid, de la faim, de la haine, de l’injustice et de la violence. Ils ne devraient pas, car cela n’est le vœu de personne, pas même du prisonnier politique qui sait que sa liberté ne dépend pas d’une joie d’un soir, somme toute légitime, à sacrifier sur l’autel de scrupules irrationnels, ou du pauvre qui ne veut pas priver le monde de s’amuser, il veut juste pouvoir s’amuser un peu lui aussi. Quand la joie ne participe pas de l’occultation des réalités et de l’indifférence, personne ne devrait se sentir coupable de faire la fête, car autant cela est vain, autant même un guerrier a besoin de s’accorder des instants de répit pour y puiser de la force avant de repartir au front. La liberté c’est la vie, en luttant pour la première, la seconde ne doit être mise à l’arrêt sous aucun prétexte.
Sans oublier personne, encore moins ceux qui souffrent, ceux qui sont injustement privés de liberté, qu’ils soient dans les sinistres prisons ou dans celles de l’exil qui ne le sont pas moins, ainsi que leurs familles… je souhaite l’indépendance pour tous les peuples qui y aspirent, la liberté à chacun, la paix à tout le monde, et à toutes et à tous, le meilleur et une bonne année 2025.
Pour transformer tous nos vœux en réalité, travaillons-y et continuons de lutter pour.
Allas Di Tlelli, Écrivain
31/12/2024