Fekhar : Un assassinat et des connivences

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๐—จ๐—ก ๐—”๐—ฆ๐—ฆ๐—”๐—ฆ๐—ฆ๐—œ๐—ก๐—”๐—ง ๐—˜๐—ง ๐——๐—˜๐—ฆ ๐—–๐—ข๐—ก๐—ก๐—œ๐—ฉ๐—˜๐—ก๐—–๐—˜๐—ฆโžŠ

Jโ€™ai longtemps hรฉsitรฉ, ne sachant plus sโ€™il รฉtait plus dรฉcent de mโ€™exprimer ou de me taire. Jโ€™ai passรฉ mon temps ร  lire les rรฉactions, toutes les rรฉactions. Naturellement, je me suis reconnu dans les plus sincรจres. En revanche, je nโ€™ai eu que du mรฉpris pour les hypocrites, ceux qui dรฉcouvrent Fekhar une fois mort et qui รฉtalent une affectation ร  faire regretter de savoir lire.

Est-ce le moment de se donner une bonne conscience ร  moindre prix, aprรจs lโ€™avoir totalement oubliรฉ et ignorรฉ ? Est-ce celui de lโ€™รฉtonnement ou celui de la rรฉcupรฉration politique ร  laquelle les bonimenteurs de lโ€™agitation algรฉrienne du vendredi ne manqueront pas, toute honte bue, de sโ€™adonner ; le temps dโ€™un enterrement, eux qui nโ€™ont pas seulement ignorรฉ le docteur Fekhar dans sa longue lutte pour sa dignitรฉ et pour la libertรฉ de son peuple, mais, pour les plus sonores dโ€™entre eux, il รฉtait lโ€™opposant et mรชme lโ€™ennemie jurรฉโ€ฆ Est-ce le temps de se taire pour ne pas ajouter du bruit au bruit, le temps dโ€™une vie offerte volontairement par un militant serein dans sa dรฉtermination, mais rรฉduit ร  cette solution extrรชme pour retrouver sa libertรฉ, mais aussi, pour, espรฉrait-il, secouer une opinion et une sociรฉtรฉ sclรฉrosรฉes par lโ€™hypocrisie, le racisme et la lรขchetรฉ.

Arrรชtรฉ le 31 mars 2019 et embarquรฉ au commissariat avec ses enfants qui รฉtaient ร  ses cรดtรฉs au moment de l’interpellation, le Dr Fekhar se retrouva trรจs vite en prison. Au mรชme moment, son compagnon, Aouf Hadj Brahim, sous contrรดle judiciaire, venait de signer sa prรฉsence au tribunal de Ghardaรฏa quand il fut arrรชtรฉ et agressรฉ physiquement par des policiers qui l’y attendaient. Tous les deux sont jetรฉs dans un 02 mรจtres carrรฉs infestรฉs d’insectes et de puanteurs pestilentielles, avec, au bout, une cuvette de toilettes turques infectes que leur pieds atteignaient lorsqu’ils s’allongeaient sur ce qui leur servait de lits. Immรฉdiatement, les deux prisonniers politiques entamรจrent une grรจve de la faim pour protester contre leur arrestation arbitraire et les conditions inhumaines de leur dรฉtention.

La grรจve de la faim les ayant surement affaiblis, les deux hommes souffraient dรฉjร  de maux de tรชtes, de fiรจvre et d’autres symptรดmes indiquant la prรฉsence d’une infection dans leurs corps. En violation de tous les textes de lois et des chartes ratifiรฉes par lโ€™ร‰tat algรฉrien, ils sont laissรฉs sans soins pendant une dizaine de jours. Devant la dรฉgradation de leur รฉtat de santรฉ, ils sont transfรฉrรฉs vers le pavillon carcรฉral de lโ€™hรดpital de Ghardaรฏa qui รฉtait aussi dans un รฉtat calamiteux. Un vrai dรฉpotoir. L’avocat Dabouz qui leur rendait visite, tรฉmoigne : ยซ ๐ดฬ€ ๐‘™โ€™โ„Ž๐‘œฬ‚๐‘๐‘–๐‘ก๐‘Ž๐‘™, ๐‘–๐‘™๐‘  ๐‘’ฬ๐‘ก๐‘Ž๐‘–๐‘’๐‘›๐‘ก ๐‘๐‘’๐‘ข ๐‘๐‘œ๐‘›๐‘ ๐‘–๐‘‘๐‘’ฬ๐‘Ÿ๐‘’ฬ๐‘ , ๐‘š๐‘Ž๐‘™ ๐‘ ๐‘œ๐‘–๐‘”๐‘›๐‘’ฬ๐‘  ๐‘’๐‘ก ๐‘ก๐‘Ÿ๐‘Ž๐‘–๐‘ก๐‘’ฬ๐‘  ๐‘๐‘Ž๐‘Ÿ ๐‘™๐‘’๐‘  ๐‘š๐‘’ฬ๐‘‘๐‘’๐‘๐‘–๐‘›๐‘  ๐‘’๐‘ก ๐‘™๐‘’๐‘  ๐‘–๐‘›๐‘“๐‘–๐‘Ÿ๐‘š๐‘–๐‘’๐‘Ÿ๐‘  ๐‘›๐‘œ๐‘› ๐‘๐‘œ๐‘š๐‘š๐‘’ ๐‘‘๐‘’๐‘  ๐‘š๐‘Ž๐‘™๐‘Ž๐‘‘๐‘’๐‘  ๐‘‘๐‘œ๐‘›๐‘ก ๐‘™โ€™๐‘’ฬ๐‘ก๐‘Ž๐‘ก ๐‘‘๐‘’ ๐‘ ๐‘Ž๐‘›๐‘ก๐‘’ฬ ๐‘–๐‘›๐‘ž๐‘ข๐‘–๐‘’ฬ€๐‘ก๐‘’, ๐‘š๐‘Ž๐‘–๐‘  ๐‘๐‘œ๐‘š๐‘š๐‘’ ๐‘‘๐‘’๐‘  ๐‘‘๐‘’ฬ๐‘ก๐‘’๐‘›๐‘ข๐‘  ๐‘‘๐‘’ ๐‘‘๐‘Ÿ๐‘œ๐‘–๐‘ก ๐‘๐‘œ๐‘š๐‘š๐‘ข๐‘›. ยป. Le Dr Fekhar lui confia qu’un mรฉdecin ร  qui il avait demandรฉ de s’approcher pour lui donner son avis de praticien sur son propre รฉtat, lui avait sรจchement rรฉtorquรฉ qu’il lui interdisait de lui parler !

Quelques jours avant sa mort, prise de panique, l’รฉpouse de Fekhar alerte Me Dabouz sur la situation de son รฉpoux qui ne s’รฉtait pas rรฉveillรฉ durant toute la durรฉe de la visite qu’elle lui avait rendue ce jour-lร . L’avocat lance aussitรดt un SOS : ยซ๐น๐‘’๐‘˜โ„Ž๐‘Ž๐‘Ÿ, ๐‘‘๐‘Ž๐‘›๐‘  ๐‘ข๐‘› ๐‘’ฬ๐‘ก๐‘Ž๐‘ก ๐‘๐‘œ๐‘š๐‘Ž๐‘ก๐‘’๐‘ข๐‘ฅ, ๐‘’๐‘ ๐‘ก ๐‘’๐‘› ๐‘‘๐‘Ž๐‘›๐‘”๐‘’๐‘Ÿ ๐‘‘๐‘’ ๐‘š๐‘œ๐‘Ÿ๐‘ก. ยป.

Nous รฉtions au plus fort des marches hebdomadaires et ร  un moment oรน le rรฉgime, encore dans lโ€™ajustement de sa propre รฉquation, nโ€™avait pas encore repris la main. Totalement ignorรฉ par les pseudos ยซ rรฉvolutionnaires ยป post-priรจre du vendredi, le soldat Fekhar รฉtait abandonnรฉ au sort que lui avait rรฉservรฉ le pouvoir algรฉrien. Trois jours avant sa mort, ร  travers une forte mobilisation, la rue oranaise revendiqua la libรฉration deโ€ฆ deux hirakistes. Le nom de Fekhar n’รฉtait nulle part prononcรฉ. Transfรฉrรฉ en urgence, le 28 mai 2019, ร  lโ€™hรดpital de Blida, il s’รฉteindra le jour-mรชmeโž‹. Comme si cela ne suffisait pas, il subira, un mois aprรจs (juillet), un acharnement post-mortem ร  travers la profanation de sa tombe au carrรฉ mozabite du cimetiรจre El Alia (Alger).

Ainsi donc, Kameleddine Fekhar sโ€™en est allรฉ en ayant รฉtรฉ jusquโ€™au bout de sa grรจve de la faim et de son combatโžŒ. Sa dรฉtermination nโ€™รฉtait pas un vain mot, elle nโ€™รฉtait pas de lโ€™ordre de lโ€™humain. Cโ€™est quelque chose qui relรจve dโ€™une grandeur et dโ€™un don de soi que peu dโ€™hommes et de femmes peuvent atteindre tant il avait fait abstraction de la peur, de ses proches, de ses enfants quโ€™il aimait par-dessus tout; ces dรฉsormais orphelins qui ne recevront plus de cadeaux de leur papa et qui sont ignorรฉs, eux aussi, par une pseudo rรฉvolution qui sโ€™รฉmeut pourtant pour dโ€™autres enfants de dรฉtenus douteux et burlesques qui affichent de lโ€™embonpoint ร  chaque apparition.

Non, le docteur Fekhar nโ€™a pas รฉtรฉ assassinรฉ uniquement par le pouvoir algรฉrien qui en a massacrรฉ des dizaines de ses compatriotes mozabites. Le docteur Fekhar est assassinรฉ par lโ€™indiffรฉrence et la complicitรฉ des vendredistes algรฉriens qui nโ€™ont, ร  aucun moment, intรฉgrรฉ lโ€™exigence de sa libรฉration dans aucune marche des vendredis poste-priรจre qui รฉtaient, prรฉcisons-le, ร  leur apogรฉe et le rรฉgime algรฉrien vacillant car pas encore reconstituรฉ dans sa nouvelle version clanique. Sauver le soldat Fekhar รฉtait donc ร  la portรฉe des marcheurs. C’รฉtait compter sans le fait que dans lโ€™esprit de ces ยซ rรฉvolutionnaires ยป de la sociรฉtรฉ du spectacle, Fekhar รฉtait mozabite, il รฉtait amazigh, il รฉtait de culture ibadite, il รฉtait autonomiste et trop proche des indรฉpendantistes kabyles, par consรฉquent, ne rentrant pas dans le moule du ยซ khawa khawa ยป, il รฉtait bon ร  pรฉrir.

Faudrait-il rappeler aussi quโ€™il a รฉtรฉ proche des souverainistes kabyles qui furent ses soutiens les plus fervents et ce, jusquโ€™ร  sa libรฉration en 2017. Des pรฉtitions et des rassemblements en France et en Kabylie, pour exiger sa libรฉration et celles de ses codรฉtenus, ont รฉtรฉ nombreux et il mโ€™en avait exprimรฉ sa reconnaissance lors des rares fois oรน jโ€™ai eu la chance de discuter avec lui. Cโ€™est dans ce sens que sโ€™est inscrite sa prรฉsence physique lors des marches et autres actions du mรชme mouvement, aussi bien en Kabylie quโ€™ร  lโ€™รฉtranger.

Loin dโ€™รชtre une mort, cโ€™est dรฉjร  un assassinat politique. Plus que รงa, cโ€™est un message dโ€™une puissance sidรฉrale pour son peuple du pays mzab qui sโ€™en inspirera pour ne jamais abdiquer, pour ne jamais disparaรฎtre comme le souhaitent pouvoir algรฉrien, populations algรฉriennes et bien entendu, islamistes de tout poil.

En novembre 2016, il confia dรฉjร  ร  son avocat : ยซ Cette ๐‘”๐‘Ÿ๐‘’ฬ€๐‘ฃ๐‘’ ๐‘‘๐‘’ ๐‘™๐‘Ž ๐‘“๐‘Ž๐‘–๐‘š ๐‘ โ€™๐‘Ž๐‘Ÿ๐‘Ÿ๐‘’ฬ‚๐‘ก๐‘’๐‘Ÿ๐‘Ž ๐‘๐‘Ž๐‘Ÿ ๐‘™๐‘Ž ๐‘™๐‘–๐‘๐‘’๐‘Ÿ๐‘ก๐‘’ฬ ๐‘œ๐‘ข ๐‘š๐‘Ž ๐‘š๐‘œ๐‘Ÿ๐‘ก. ยป. En 2017, quelques temps avant sa libรฉration et alors quโ€™il menait la mรชme bataille en prison, son avocat rapporta de lui, ce message adressรฉ au peuple mozabite : ยซ ๐‘†๐‘œ๐‘ฆ๐‘’๐‘ง ๐‘๐‘Ÿ๐‘’ฬ‚๐‘ก๐‘  ๐‘๐‘œ๐‘ข๐‘Ÿ ๐‘’๐‘ฅ๐‘๐‘™๐‘œ๐‘–๐‘ก๐‘’๐‘Ÿ ๐‘š๐‘Ž ๐‘š๐‘œ๐‘Ÿ๐‘ก, ๐‘๐‘œ๐‘ข๐‘Ÿ ๐‘๐‘œ๐‘›๐‘ก๐‘–๐‘›๐‘ข๐‘’๐‘Ÿ ๐‘™๐‘’ ๐‘๐‘œ๐‘š๐‘๐‘Ž๐‘ก. ยป.

Pour ma part, je suis particuliรจrement honorรฉ par sa prรฉsence dans mon dernier livre, ร  travers une contribution oรน il a soulignรฉ la portรฉe multidimensionnelle de la laรฏcitรฉ et du combat pour la libertรฉ des femmes; chose exceptionnelle quand on connait le poids des traditions religieuses dans la sociรฉtรฉ mozabite.

Aussi, jโ€™aurais tant aimรฉ lui redire avant son dรฉpart, ceci que je lui avais transmis en mars 2017, au moment le plus critique de son avant-derniรจre grรจve de la faim :

ยซ๐‘†๐‘– ๐‘๐‘’๐‘ก๐‘ก๐‘’ ๐‘๐‘’๐‘ก๐‘–๐‘ก๐‘’ ๐‘ฃ๐‘œ๐‘–๐‘ฅ ๐‘‘๐‘ข ๐‘š๐‘œ๐‘›๐‘ก๐‘Ž๐‘”๐‘›๐‘Ž๐‘Ÿ๐‘‘ ๐‘‘๐‘’ ๐พ๐‘Ž๐‘๐‘ฆ๐‘™๐‘–๐‘’ ๐‘๐‘œ๐‘ข๐‘Ÿ๐‘Ÿ๐‘Ž๐‘–๐‘ก ๐‘Ž๐‘Ÿ๐‘Ÿ๐‘–๐‘ฃ๐‘’๐‘Ÿ ๐‘—๐‘ข๐‘ ๐‘ž๐‘ข’๐‘Žฬ€ ๐‘ก๐‘œ๐‘–, ๐‘—๐‘’ ๐‘ก๐‘’ ๐‘‘๐‘’๐‘š๐‘Ž๐‘›๐‘‘๐‘’๐‘Ÿ๐‘Ž๐‘–๐‘  ๐‘–๐‘›๐‘ ๐‘ก๐‘Ž๐‘š๐‘š๐‘’๐‘›๐‘ก, ๐‘Žฬ€ ๐‘‘๐‘’ฬ๐‘“๐‘Ž๐‘ข๐‘ก ๐‘‘๐‘’ ๐‘™’๐‘Ž๐‘Ÿ๐‘Ÿ๐‘’ฬ‚๐‘ก๐‘’๐‘Ÿ ๐‘‘๐‘’ฬ๐‘“๐‘–๐‘›๐‘–๐‘ก๐‘–๐‘ฃ๐‘’๐‘š๐‘’๐‘›๐‘ก, ๐‘‘๐‘’ ๐‘ ๐‘ข๐‘Ÿ๐‘ ๐‘’๐‘œ๐‘–๐‘Ÿ ๐‘Žฬ€ ๐‘๐‘’๐‘ก๐‘ก๐‘’ ๐‘”๐‘Ÿ๐‘’ฬ€๐‘ฃ๐‘’ ๐‘‘๐‘’ ๐‘™๐‘Ž ๐‘“๐‘Ž๐‘–๐‘š ; ๐‘™๐‘’ ๐‘Ÿ๐‘’ฬ๐‘”๐‘–๐‘š๐‘’ ๐‘Ÿ๐‘Ž๐‘๐‘–๐‘ ๐‘ก๐‘’ ๐‘’๐‘› ๐‘๐‘™๐‘Ž๐‘๐‘’ ๐‘Ž๐‘ฆ๐‘Ž๐‘›๐‘ก ๐‘ ๐‘ข๐‘“๐‘“๐‘–๐‘ ๐‘Ž๐‘š๐‘š๐‘’๐‘›๐‘ก ๐‘š๐‘œ๐‘›๐‘ก๐‘Ÿ๐‘’ฬ ๐‘‘๐‘’๐‘  ๐‘ ๐‘–๐‘”๐‘›๐‘’๐‘  ๐‘ž๐‘ข๐‘– ๐‘›๐‘’ ๐‘ก๐‘Ÿ๐‘œ๐‘š๐‘๐‘’๐‘›๐‘ก ๐‘๐‘Ž๐‘  ๐‘ ๐‘ข๐‘Ÿ ๐‘ ๐‘œ๐‘› ๐‘‘๐‘’ฬ๐‘ ๐‘–๐‘Ÿ ๐‘๐‘Ÿ๐‘œ๐‘“๐‘œ๐‘›๐‘‘ ๐‘‘๐‘’ ๐‘ฃ๐‘œ๐‘–๐‘Ÿ ๐‘™๐‘’ ๐ท๐‘Ÿ ๐น๐‘’๐‘˜โ„Ž๐‘Ž๐‘Ÿ ๐‘๐‘’ฬ๐‘Ÿ๐‘–๐‘Ÿ, ๐‘’๐‘ก ๐‘™๐‘’ ๐‘๐‘’๐‘ข๐‘๐‘™๐‘’ ๐‘š๐‘œ๐‘ง๐‘Ž๐‘๐‘–๐‘ก๐‘’ ๐‘Ž๐‘ฆ๐‘Ž๐‘›๐‘ก, ๐‘๐‘™๐‘ข๐‘  ๐‘ž๐‘ข๐‘’ ๐‘—๐‘Ž๐‘š๐‘Ž๐‘–๐‘ , ๐‘๐‘’๐‘ ๐‘œ๐‘–๐‘› ๐‘‘๐‘’ ๐‘ก๐‘œ๐‘– ๐‘ฃ๐‘–๐‘ฃ๐‘Ž๐‘›๐‘ก. ยป.

Ne lโ€™oublions pas et nโ€™oublions pas les autres dรฉtenus mozabites, notamment le plus ancien dโ€™entre eux, Babanedjar qui est en dรฉtention depuis 2005, ainsi que les exilรฉs politiques du Mzab, ร  lโ€™image de Khodir Sekkouti et Salah Abbouna.

Je mโ€™incline devant ta mรฉmoireโ€ฆ

๐—˜๐˜…๐˜๐—ฟ๐—ฎ๐—ถ๐˜ ๐—ฑ๐—ฒ ยซ ๐‘ช๐’‰๐’“๐’๐’๐’Š๐’’๐’–๐’†๐’” ๐’†๐’™๐’•๐’†๐’Ž๐’‘๐’๐’“๐’‚๐’๐’†ฬ๐’†๐’” ๐’…๐’† ๐‘ฒ๐’‚๐’ƒ๐’š๐’๐’Š๐’† ยป ๐โ€™๐‘จ๐’๐’๐’‚๐’” ๐‘ซ๐’Š ๐‘ป๐’๐’†๐’๐’๐’Š.
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Allas Di Tlelli, ร‰crivain
28/05/2025