Dahmani Belaid affaibli mais lucide : « Je ne marchanderai jamais ma Kabylité » (Interview)

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Tamazgha Monde TV a diffusé le 25 octobre dernier depuis sa page Facebook une interview que lui a accordé Dahmani Belaid qui est actuellement en pleine convalescence.

En effet, le natif du village Taguercift (Freha) a reçu l’animateur de la web TV chez lui. Paraissant affaibli mais lucide, malgré des soucis de santé, il a livré une intervention émouvante où il exprimait notamment ses convictions et ses espoirs. « J’ai grandi en me battant, et je vais me battre jusqu’à mon dernier souffle. Personne ne pourra me changer. C’est ça ma Kabylité, c’est ça mon art et c’est mon tout » a-t-il déclaré sur son de convalescence. Et de poursuivre : « Je ne marchanderai jamais ma Kabylité ».

Le chanteur de 70 ans n’a pas manqué d’entonner un passage de l’une de ses chansons. Il est aussi revenu sur bon nombre de sujets, notamment celui de la musique où il a exprimé sa désolation au sujet de l’apparition de la musique synthétique en Kabylie qui selon lui, tue l’art et la musique Kabyle. Toutefois, il a fait part de sa satisfaction quant à l’émergence de jeunes chanteurs très prometteurs tout en regrettant le fait qu’ils soient mal encadrés.

L’auteur de « Ayɣer nek yid-m ay nennuɣ », bien que affaibli, garde toujours en tête ces choses qui ont motivé son combat. En évoquant le sujet d ela langue kabyle, il a martelé : « nous avons été privés de notre langue. Elle nous a été confisquée ».

Dahmani Belaid s’est aussi exprimé sur ces piliers de la chanson Kabyle qui ont disparu, notamment Slimane Azem qu’il considère comme une référence musicale et linguistique. En parlant de Cheikh El Hesnaoui, il a assuré qu’il est « le plus sentimental des artistes ». « Si vous voulez écouter l’amour, écoutez Cheikh El Hesnaoui. L’amour, c’est la Kabylie » a-t-il confié.