Dans une publication datant du 3 Avril 2012, Malika Domrane révélait à la Kabylie et au monde de la musique que la sépulture de Allaoua Zerrouki n’existait plus depuis 2002. Alors qu’il était enterré au cimetière de Thiais, en région parisienne, le corps du « rossignol de la chanson kabyle » a été exhumé pour être incinéré.
Cette information, qui avait fait le tour des médias à l’époque, revient ces derniers jours sur les réseaux sociaux et en choque plus d’un.
Il y a donc 8 ans, Malika Domrane a décidé de se rendre à ce cimetière, près d’Orly dans 94, afin de se recueillir sur la tombe de Allaoua Zerrouki, décédé le 17 novembre 1968 à Paris : « je voulais lui rendre visite et communiquer avec lui, communier avec ce grand Artiste à la voix de rossignol, bel homme élégant« , écrivait-elle alors. Arrivée sur les lieux, elle a demandé aux employés du cimetière de lui indiquer la tombe de feu Zerrouki. Après avoir compulsé plusieurs registres, l’un d’entre eux lui apprend que les cendres de Monsieur Allaoua Zerrouki étaient disséminées au jardin des souvenirs du même cimetière.
Malika Domrane, qui a grandi avec les chansons de ce grand auteur, compositeur et interprète, s’est effondrée en larmes. Allaoua Zerrouki n’a plus de tombe et n’a plus de lieu de recueillement pour ses admirateurs, lui qui avait été enterré dans la plus grande des discrétions.
« D’après les informations qui me sont données personne n’a payé la concession pour une sépulture à vie (environ 3500€)« . Voici la raison de cette décision d’incinération de la part des responsables du cimetière, d’après la chanteuse qui n’avait pas manqué d’exprimer sa colère : « Comment en est-on arrivé jusque là? Comment n’a t-on pas pu payer cette maudite somme? Monsieur Zerrouki ne méritait-il pas une tombe comme tout le monde en tant qu’être humain? Personnellement je suis outrée! » s’indignait-elle dans son post.
Avant de rebrousser chemin, elle sort du cimetière pour « acheter des fleurs et les lui offrir, en plus d’allumer des bougies, en le priant de bien vouloir pardonner à ceux qui sont responsables de cet état de fait« , avait-elle indiqué avant de poursuivre : « j’en veux à tous ceux qui savaient et qui n’avaient rien dit, pire encore, qui n’ont rien fait, pour éviter d’en arriver à ce point: J’en ai honte« .
La chanteuse, aujourd’hui âgée de 64 ans, concluait en interpellant la Kabylie : « Qu’en sera-il de Slimane Azem, de cheikh L’Hasnaoui, des membres de la famille Amrouche, et d’autres encore?«