Ouardia Bouchemlal, Mohamed Khelouat, Ali Ait Ferhat ou encore Ahcène Zermani ne vous diront peut-être rien, et pourtant, ce sont tous des chanteurs et artistes très célèbres de la chanson Kabyle. Dans cet article, nous vous faisons découvrir les vrais noms de 18 artistes et chanteurs kabyles des plus connus avec leurs noms de scène.
1- Elhamid Cheriet (Yidir)
Elhamid Cheriet a, pour le moins qu’on puisse dire, une histoire fascinante à l’origine de son nom d’artiste « Yidir »{Idir}. Étant jeune, ses parents s’opposaient à ce qu’il fasse une carrière musicale et l’incitaient à continuer ses études. Pour l’illustre chanteur et compositeur kabyle, il était hors de question d’abandonner ses rêves. C’est là qu’il inventera un pseudo pour chanter sans que ses parents n’en sachent rien. Le plus drôle dans l’histoire, c’est que sa mère aimait beaucoup le chanteur Idir et en parlait à son fils Hamid.
2- Mohamed Khelouat (Cheik El Hesnaoui)
Ccix Lḥesnawi{Cheik El Hesnaoui}, s’appelle en vrai, Mohamed Khelouat. Il est l’un des plus grandes figures de la chanson chaabi kabyle et l’un des premiers artistes à développer ce genre musical dès les années 40s. Son nom d’artiste ne fait référence qu’à sa région natale, qui est l’Arch Iḥesnawen de Tizi Wezzu.
3- Ahmed Khedim (Hamidouche)
Hamidouche est l’un des chanteurs qui ont mis en lumière la chanson kabyle entre 1970 et 1980 avec des chansons abordant différentes thématiques : joie, déception et révolte. Son nom de scène était très connu du public Kabyle, mais peu savent que son vrai nom est Ahmed Khedim. Il est aussi le père des jeunes chanteurs/rappeurs Kabyles Kooseyl et Karim Khedim, Karim étant connu sous le nom de « Kedym ».
4- Ahcène Zermani (Takfarinas)
Un des plus célèbres chanteurs kabyles et de renommée internationale, Ahcène Zermani, a décidé de se faire connaitre sur la scène sous le nom de « Takfarinas », nom d’un vaillant soldat berbère et chef de guerre contre l’empire romain au 1er siècle après A-C.
5- Abdenbi Ait Menguellet (Lounis Ait Menguellet)
Très peu le savent, mais le ciseleur de mots et grand poète Lounis Ait Menguellet s’appelle en vrai Abdenbi Ait Mengellet. Nous ne savons pas pourquoi il a choisi ce prénom, toutefois, Lounis a une connotation beaucoup moins religieuse que Abdenbi. Cela expliquerait peut-être le choix de celui qui a chanté la théorie d’évolution de Darwin !
6- Mohamed Ahmane (Si Moh)
Très connus pour ses mélodies émouvantes et touchantes ainsi que pour ses paroles subtiles, Ssi Muh{Si Moh}, quant à lui, est un personnage mystérieux. Son vrai nom est Mohamed Ahmane. Ssi Muḥ rassemble le titre « Ssi » et « Muḥ » qui est le diminutif de son prénom Mohamed. Peut-être qu’on l’appellait comme cela au quotidien ou bien voulait-il ainsi faire référence au poète qui a marqué le patrimoine oral Kabyle, Ssi Muh U-mhand.
7- Youcef Aliouche (Youcef Abjaoui)
Yusef Abǧawi{Youcef Abdjaoui} est le célèbre auteur de la chanson « Tiṭ d wul ». Son vrai nom est Youcef Aliouche, en référence à sa région natale qui est Bgayet. En effet, il est né à At Ɛelwan{Ait Allouane} dans la commune d’Akfadu.
8- Zahia Hamizi (Nwara)
Découverte par Crif Xeddam{Cherif Kheddam}, Nouara, est l’une des voix féminines les plus admirées par le public kabyle notamment pour ses icewwiqen envoutants. La diva kabyle, de son vrai nom, Zahia Hamizi, a chanté les poèmes des plus reconnus des paroliers comme Ben Muḥemmed, Lḥasan Zyani{Lhacène Ziani}, Crif Xeddam ou encore Mjahed Ḥamid.
9- Ouardia Bouchemlal (Crifa)
Crifa{Cherifa} est la chanteuse des célèbres chansons « Ay azerzuṛ », « A lweṛd ifires », « Ad nzur lwali » ou encore « Sniwa d ifenǧalen ». Autant de titres de chansons traditionnelles kabyles reprises dans les chants de femmes (Urar n lxalat) lors des fêtes et mariages traditionnels avec abendayer comme seul instrument de musique. Crifa s’appelle en vrai Ouardia Bouchemlal et elle est originaire de Bordj Bou Arreridj.
10- Ali Ait Ferhat (Ɛli Ideflawen)
Ɛli Ideflawen{Ali Ideflawen} n’est plus à présenter. Il était un des membres fondateur du groupe de musique engagé kabyle « Ideflawen » en 1977, constitué de Lḥasan Zyani{LhacèneZiani}, Zaheṛ Aǧu{Zaher Adjou} et Ɛli At Ferḥat {Ali Ait Ferhat}. Ce dernier gardera alors le nom de son groupe pour son nom d’artiste, d’où, Ɛli Ideflawen.
11- Idir Benhabouche (Ait Meslayen)
At Meslayen{Aït Meslayene} est sans doute un des chanteurs les plus prolifiques en Kabylie. Il a produits pas moins de 30 albums et a chanté de beaux textes écrits par Kamel Ḥemmadi et des poèmes de Si Mḥend U-Mḥend et Ccix Muḥend U-Lḥusin. Son nom d’artiste « Ait Meslayene » n’est qu’une référence à son village natal « At Meslayen » à Aqbil. Son vrai nom est Idir Benhabouche.
12- Abderrahmane Lahlou (Oulehlou)
Uleḥlu{Oulahlou}, de son vrai nom, Abderrahmane Lahlou, tient son nom d’artiste de son nom de famille tout simplement. Ses chansons engagées comme « Ulac smaḥ ulac », « Arraw n tlelli » ou encore « Pouvoir assassin » sont celles qui sont reprises par les kabyles à chaque manifestation. A noter que Oulahlou est l’auteur de toutes ses chansons et que dans l’une d’elle il évoquait justement ce prénom de Abderrahmane.
13- Zaina Nait Chabane (Massa Bouchafa)
De son vrai nom Zayna At Ceɛban{Zaina Nait Chabane}, la célèbre chanteuse Massa Bucafa{Massa Bouchafa} est originaire du village Azrou, à Illilten. Elle est connue pour ses chansons joyeuses, optimistes et aux airs de fêtes, tient son nom d’artiste tout simplement du nom de famille de son mari, Mḥend Bouchafa, qui est lui-même l’auteur des paroles de ses chansons. Quant à « Massa », c’est le titre de civilité donné aux femmes en Kabylie. l’équivalent de Mme/Madame
14- Ouardia Mezaguer (Anissa)
Anissa, chanteuse des célèbres chansons « Taqcict ar ṭṭaq » ou encore « Win ɛzizen », s’appelle en vrai, Ouardia Mezaguer. Elle faisait partie de la deuxième génération des premières femmes kabyles à chanter dans les années 60s.
15- Zoubida Ighil (Ḥnifa)
Ḥnifa, surnommée l’Edith Piaf de la chanson Kabyle, s’appelle en réalité Zoubida Ighil. Ayant eu une vie tumultueuse et pleine de déceptions, Ḥnifa chantera sa misère, mais prêtera aussi sa voix à toutes les femmes kabyles, pour chanter leurs souffrances. Elle a pu réaliser ses rêves grâce à Ccix Nuṛeddin{Cheik Nordine}, chanteur animateur kabyle, qui découvrit sa magnifique voix dans les années 50s. Une de ses chansons les plus poignantes est « Mačči d leɣna ».
16- Ferhat Mehenni (Ferhat Imazighen Imula)
Ce n’est un secret pour personne, Ferhat Mehenni et Ferhat Imazighen Imula, c’est bien la même personne. « Imazighen Imula » était le nom du groupe avec lequel Ferhat Mehenni avait débuté dans la chanson. Le groupe étant constitué d’artistes issus de la région d’Illoula Oumalou, ses membres voulait l’appeler « Imazighen Illoula » mais une coquille s’est glissée lors de l’enregistrement du groupe et Illoula a été transcris Imula.
17- Jida Arab (Lǧida Tamectuḥt)
Lǧida Tamctuht, de son vrai nom Jida Arab, est l’une des premières voix féminines à avoir chanté dans la radio kabyle dans les années 50s, (la chaine II actuelle ). Elle avait commencé très jeune, soit à l’âge de 6 ans, grâce à sa tante Lla Yamina, qui était la doyenne de la chaîne dans les années 30s, mais aussi une des figures les plus importantes à avoir lancé la chanson féminine kabyle.
18- Anissa Kemouche (Zahra N’summer)
Zahra N’summer s’appelle en réalité Anissa Kemouche. Découverte par Cheik Nordine puis présentée à Crif Xeddam, ce dernier sera à l’origine de son nom d’artiste « Zahra ». L’idée était de faire la distinction avec une autre artiste qui portait le prénom : Anissa Mezaguer. Chérif Kheddam lui composera par la suite deux chansons célèbres « D lḥeq-iw » et « Ula d nekk d tilemzit ».
Plus tard, la célèbre chanteuse Zohra fait apparition sur la scène de la chanson kabyle. Et pour éviter toute confusion auprès du public, Zahra est devenue « Zahra N’summer ». Cette deuxième partie de son nom de scène lui a été soufflé par le guitariste Farid Kezzim.
