Ecrire le Kabyle : les 6 cas où vous devez mettre le fameux tiret « – »

Tira n Teqbaylit : 6 tejṛuḍin i deg ara terrem tizdit « - »

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Le tiret « – » est un caractère qui apparaît souvent dans les textes kabyles. Pour la plupart du temps, le tiret sert à relier à un nom ou un verbe des mots grammaticaux qui ne peuvent pas être indépendants dans une phrase. Nous avons en tout et pour tout, les cas suivants :

1- Pronoms affixes du nom (-k, -iw, -inu, -nneɣ, … )

Les pronoms affixes du nom servent à exprimer la possession. Il viennent après un nom et y sont attachés par un tiret :

baba-k{ton père}, ifassen-inu{mes mains}, ixxamen-nsen{leurs maisons}

Remarque : Il ne faut pas confondre « Axxam-nneɣ » et « Axxam nneɣ ». Le premier signifie « Notre maison », le deuxième « La maison est à nous » ou bien « La maison est notre ».

2- Pronoms affixes des prépositions (-s, -as, -aneɣ, -wen, -sen, -sent, …)

Les pronoms affixes des prépositions sont des pronoms qui se substituent à un complément circonstanciel. Ils viennent après la préposition de circonstance et y sont attachés par un tiret :

 Ɣer-s{chez lui}, fell-as{au dessus de lui}, gar-aneɣ{entre nous}, zdat-sent{devant elles}…

3- Les COI et COD (t, as)

Les compléments d’objet direct et indirect expriment l’élément de la phrase sur lesquels est faite l’action du verbe. En d’autres termes, ils subissent l’action. Ils peuvent être substitués par des pronoms qu’on rattache directement au verbe par un tiret. Il faut noter que leur position avant ou après le verbe dépend du temps de conjugaison de celui-ci. On peut citer :

COD : Iwala-t{Il l’a vu}, ur ten-issin ara{Il ne les connait pas}, ad tent-ideqqer{il les jettera}

COI :  inna-as{Il lui a dit}, ur asen-iceyyeɛ ara{il ne leur a pas envoyé}

On peut combiner des pronoms COI et COD sur un même verbe comme : ifka-as-t{Il le lui a donné}. A noter que dans cas, le pronom COI précède toujours le COI quel que soit le temps de conjugaison, et l’on dira : Ad as-t-yefk{il le lui donnera}

4- Particules d’orientation (d et n)

Les particules d’orientation servent à indiquer le sens dans lequel est effectuée l’action du verbe, à savoir dans le sens du locuteur ou de l’interlocuteur :

Ad d-aliɣ{Je rementerai (vers ici)}, iwwi-n{il a apporté (vers toi)}

Pour plus de détails sur les particules d’orientation, consulter notre articles là-dessus.

5- Les démonstratifs (-agi, -inna, -nni, -a, …)

Les pronoms démonstratifs servent à démontrer des objets dans une phrase. Ils peuvent exprimer la proximité, l’éloignement ou l’absence. Il viennent toujours après un nom, un adjectif ou un adverbe et y sont attachés avec un tiret.

Axxam-agi{Cette maison}, Argaz-inna{Cet homme là}, Ass-nni{Ce jour-là}, Tikklet-a{cette fois}, iḍelli-nni{la veille}…

Il est à noter que les pronoms démonstratifs sont sujet à divers variantes dialectales kabyles, et l’on site :  axxam-aki, axxam-agi, axxam-agini, axxam-agi kana, axxam-agini kat, etc.

Exceptions : akka, akkagi, akkagini, akken, akkenni, akkahi, akkadi, wa, wagi, waki, wagini, waki, winn, winna, wahi, wadi, wihin, wihinna, aya, ayagi, ayaki, ayagini, ayaki, ayen, ayenni, ayadi, ayahi,  sya, syagi, syaki, syinn, syinna, syahi, syadi.

6- Appartenance généalogique (U-)

La marque de l’appartenance « U » sert à exprimer l’appartenance généalogique d’une personne à une autre. Elle vient avant le nom du parent et y est attachée avec un tiret comme :

Si Mḥend U-Mḥend, Ḥend U-Reẓqi

Bien évidemment, nous pouvons retrouver un ou plusieurs des cas cités ci-dessous dans un même mot. Dans la phrase ci-dessous, on les retrouve tous !

Yenna-as-d Ḥend U-Reẓqi tazemmurt-nni-ines ad tt-iznez

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