Elle a rendu hommage à Guermah Massinissa : qui est Sophia Chikirou?

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« Je n’oublierai jamais le printemps Noir, celui de 2001, quand la répression s’est abattue sur les kabyles en Algérie. Plus de 120 morts et des milliers de blessés dont certains avec des blessures de guerre.
Massinissa fut le premier assassiné. J’ai connu un jeune Hakim rendu aveugle par une balle dans la tête.
Ce fut un moment terrible et comme je pouvais, depuis Paris, j’aidais au sein de l’association de culture berbère. Ce fut un événement qui a participé aussi à ma construction politique.« 

C’est avec ces mots que Sophia Chikirou a rendu hommage à Guermah Massinissa et aux martyrs du Printemps Noir, à  la veille du 19ème anniversaire de l’assassinat du jeune lycéen.

Qui est Sophia Chikirou ?

Sophia Chikirou est parmi les nouvelles figures du paysage politique et médiatique français les plus en vue. Bien qu’elle soit très engagée dans la politique française, elle ne rate pas l’occasion d’exprimer son attachement à la Kabylie, pays de ses parents. En effet, elle se définit elle-même comme “Française de culture Kabyle”.

Née en Haute-Savoie en France le 3 juin 1979, de parents kabyles. Son père venant de Vgayet{Bejaïa} était engagé pour sa culture d’origine, il avait d’ailleurs créé l’association Azar en Haute-savoie. Bien qu’elle aie grandi en France, cette personnalité s’est rendu plusieurs fois en Kabylie.

l’éminence grise de Jean-Luc Mélenchon

Elle a entamé sa carrière politique en 1997 avec le Parti Socialiste français. Pendant cette période elle a notamment occupé le poste du porte parole de Laurent Fabius (Actuellement, président du conseil constitutionnel français). Plus tard, elle se rapproche de Jean-Luc Mélenchon (fondateur de La France Insoumise), puis finit par s’imposer rapidement à la tête de sa communication.

Décrite comme “l’éminence grise de Jean-Luc Mélenchon” dans la presse française, elle était derrière la campagne réussie de la France Insoumise (parti politique de la gauche française) lors des élections présidentielles de 2012. Innovante, elle a notamment convaincu “l’insoumis” de miser sur les plateformes numériques (YouTube et les réseaux sociaux notamment) plutôt que sur les médias traditionnels, un pari gagnant.

Je suis, comme beaucoup de Kabyles, très attachée à la laïcité

Sophia Chikirou milite également pour la laïcité et, bien qu’elle soit de gauche, elle ne cache pas son désaccord avec “la « gauche repentante » prête à se compromettre avec les islamistes”. En 2007, elle publie “Ma France laïque” dans lequel elle n’a pas hésité à détacher son identité de la religion : « Je ne suis ni une Française de culture musulmane ni une musulmane de France« , a-t-elle écrit. Par ailleurs, dans une interview accordée à Kabyle.com en 2006, elle disait “Je suis, comme beaucoup de Kabyles, très attachée à la laïcité”. En 2007.

En 2019,  alors que plusieurs manifestants ont été condamnés par les autorités algériennes à plusieurs mois de prison ferme pour port de drapeau Kabyle ou Amazigh, Sophia Chikirou avait réagi : “Traiter les Kabyles comme la justice traite les Catalans ne peut être un signal d’apaisement. Le feu identitaire peut se transformer en brasier quand les régimes sont en train de s’effondrer”.