Ce que l’on sait sur « Turet », le respirateur artificiel made in Vgayet

Acu i neẓṛa ɣef "Turet", allal n uneffes ittwaxedmen di Vgayet

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L’Université de Vgayet a été à l’honneur d’un projet qui va grandement soulager les services de réanimation dans les hôpitaux en cette période d’épidémie. En effet, comme nous l’avons mentionné dans un précédent article, des enseignants chercheurs de l’Université Abderrahmane Mira de Vgayet a conçu un respirateur artificiel, baptisé «Turet «» (Poumon en langue Kabyle). Voici ce que nous savons sur cet appareil :

« Turet » est totalement made in Vgayet

« Turet » a été conçu a Vgyaet par une équipe multidisciplinaire de l’Université Abderrahmane Mira. L’équipe est composée d’enseignants chercheurs dans les domaines de l’électronique, physique, génie mécanique et génie électrique.

Pour se procurer les composants nécessaires pour la réalisation du respirateur, l’équipe a fait appel à des fournisseurs de la région. En effet, l’Université a collaboré avec les entreprises SIMAFE et Edutech.

Turet est donc totalement made in Vgayet.

Il répond à un cahier des charges précis

Bien que l’Université n’a pas donné d’information sur d’éventuels tests dans des conditions réelles, le professeur physicien Sofiane Aoudia a assuré que l’équipement a été conçu dans le respect d’un cahier des charges précis et complet, réalisé par des réanimateurs.

Le respirateur reproduit un cycle de pression précis et permet d’être configuré à souhait : réguler la fréquence respiratoire et le niveau d’oxygène, mesurer la pression pic et la pression plateau, alerter le médecin en cas d’anomalie majeure, etc.

Léger, silencieux et économique

Le respirateur « Turet » est exclusivement destiné aux patients atteints par le Covid-19, et contrairement aux respirateurs plus conventionnels, il ne comprend que les fonctionnalités indispensables pour ce besoin précis. Raison pour laquelle, il a moins de composants. Par conséquent, il est beaucoup plus léger qu’un Respirateur qu’on peut trouver sur le marché et ne produit quasiment pas de bruit.

Pour ces mêmes raisons, son prix est beaucoup moins onéreux : « un respirateur qui se vend sur le marché est aux alentours de 2 millions de dinars pour les premiers prix […] alors qu’avec le prototype fabriqué à l’Université de Vgayet, son coût de production tournera autour de 150 000 et 200 000 DA », a précisé l’enseignant chercheur.

Industrialisation et maintenabilité faciles

En plus des raisons citées dans le point précédent, les concepteurs de cette appareil ont pris en considération les contraintes du processus d’industrialisation : « On peut facilement monter une chaîne de production allant jusqu’à 50, 60 unités par jour, ça a été pensé dans cette perspective-là », a indiqué le physicien. A ce propos le recteur de l’Université, Mass Saidani Boualem, a indiqué qu’il est prêt à travailler avec les industriels pour lancer une chaîne de production.

Un défi technique

Ce premier prototype, qui a été conçu en un temps record, 15 jours d’après le doyen de la faculté de Technologie, a posé beaucoup de soucis lors de sa conception. En effet, plusieurs défis scientifiques et techniques ont dû être relevés afin de respecter le cahier des charges initial. « C’est un dispositif bourré de technologie », a précisé le 1er responsable de l’Université.

Une 2ème version plus ergonomique en vue

Après avoir réussi à produire un premier prototype, l’équipe en question continue de travailler sur des améliorations afin que ce respirateur soit plus performant et plus ergonomique. En effet, une 2e version en inox est prévue pour les prochains jours.

Cela a eu un écho très positif

Aussi bien le citoyen lambda, le scientifique ou les politiques, tout le monde a été unanime pour saluer cette initiative. D’ailleurs, le ministre algérien de l’industrie a convié l’Université pour une présentation du prototype. Le Président de l’Anavad, quant à lui, a félicité les universitaires pour leur réalisation : « Le peuple kabyle est fier de vous et vous est reconnaissant aussi pour votre mobilisation à ses côtes et aux côtés du personnel médical dans cette épreuve du coronavirus. »