Ɣer umastan Ɛetman Bessalem, aɣuccu n teqbaylit yuɣ-d akk Lezzayer
Dans une analyse rendue publié hier, 25 avril, l’avocat et militant Athmane Bessalem, fait un constat qui fait froid dans le dos. En effet, celui qui a été très actif dans le cadre des marches du Hirak, parle d’un anti-kabylisme assumé qui s’est généralisé dans les milieux intellectuels, médiatiques et politiques algériens ainsi que dans la société
« ces discours s’assument au plus haut niveau de l’Etat algérien, des anciens officiers et hauts gradés de l’armée, des députés, des intervenants sur les plateaux de la télévision publique, des journalistes autour des tables rondes des chaines privées s’accordent tous sur le mal de l’Algérie qui n’est plus le « système politique » qui a régné depuis 1962 mais plutôt « Les Zouaves » et pour être plus clair « Les Kabyles » » a-t-il relevé avant d’enchaîner : « Encore pire, il est devenu tout à fait acceptable d’autoriser des réunions avec comme titre « Opération Zéro Kabyle » sous l’œil et la protection de la gendarmerie national ».
L’avocat a écrit ces mots depuis son village Ɛedni{Adeni, Larbaâ Nath Irathen} et dans le cadre de sa lecture du moment « Misère de Kabylie » d’Albert Camus. Celui qui s’exprime tantôt en arabe tantôt en français et qui a écrit des publications et diffusé des vidéos dans le but de parer à toute division entre Kabyles et algériens dans le cadre du Hirak, a par ailleurs, noté que : « la question Kabyle est au centre de tous les débats ; comme si l’Algérie ne pourra jamais se frayer un chemin dans son présent sans la résolution du dilemme Kabyle car ce n’est pas normal qu’une région bien particulière fait parler d’elle dans tous les moments charnières auxquels fait face l’Algérie » a-t-il analysé avant de continuer « des voix s’élèvent et assument que toute cette dynamique est prise en charge par « les Zouaves »; un mot de connotation péjoratif et raciste qui désigne les Kabyles, d’autres, partent beaucoup plus loin que ça en faisant des appels à exterminer les Kabyles avec une opération purement militaire« .
Par ailleurs, en introduction de cette analyse, Athmane Bessalem n’a pas manqué d’éloge à l’égard du Hirak algérien : « Aujourd’hui l’Algérie dessine son future à travers un mouvement épatant et subliminal depuis le 22 février 2019 à ce jour, plus de 13 treize mois se sont écoulés et le mouvement populaire communément appelé « Le Hirak » ne s’estampe pas et ne faiblit pas face à une propagande d’Etat digne des méthodes des pays les plus autoritaires […] Malgré cela, la longue haleine de milliers d’algériens reste ardente et déterminée pour en découdre avec un système politico-militaire qui les a bernés pendant plus de 60 ans. »
Cette tribune de Athmane Bessalem intervient au moment où le journaliste algérien Mohamed Sifaoui a usé de termes violents à l’égard des souverainistes Kabyles et que la directrice du journal algérien « El Fadjr » a reproché à la fondation Zidane, Rebrab et la Laiterie Soummam d’avoir tourné le dos aux autres régions