Cours de langue Kabyle : le factitif d’un verbe

Tamsirt n teqbaylit : aswaɣ n umyag

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Il est possible dans toutes les langues du monde, notamment la langue française, de dériver des mots, des noms ou des adjectifs à partir des verbes. Cependant, dans la langue kabyle, on peut dériver d’autres verbes plus complexes à partir de verbes simples, dit de base.

Le factitif est l’une de ces dérivations possibles. Il se construit par l’ajout du préfixe « s » et exprime, pour un verbe donné, le fait de « faire faire l’action » de ce verbe.

Cette particularité de la langue kabyle fait qu’il est possible de produire un tout nouveau verbe à partir d’un premier par l’ajout d’une seule lettre. Pour l’exemple :

  • kcem{entrer} : sekcem {faire entrer}
  • ali{monter} : sali{faire monter}
  • ttu{oublier} : settu{faire oublier}

Plus loin encore, le factitif peut donner naissance à des sens nouveaux dans la langue, à savoir le factitif du verbe ɣer{étudier} qui est sɣer, ne veut pas dire « Faire étudier » mais « enseigner ». Autres exemples :

  • fhem{comprendre} : sefhem{expliquer}
  • sew{boire} : ssew{arroser, irriguer}

Remarque : Il ne faut pas prendre tout verbe commençant par un « s » comme un dérivé factitif d’un autre verbe. Les verbes steqsi{poser une question}, suref{pardonner}, semmi{nommer}… sont bien des verbes de bases et non des verbes factitifs.

A noter qu’un verbe factitif à la même racine que son verbe d’origine, car le « s » du factitif n’est jamais inclus dans les consonnes composant la racine.

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