147 iseggasen aya, deg wass icban ass-a, immut Ccix Aḥeddad
Né le 30 novembre 1790, Muḥend Ameẓyan Aḥeddad fait son instruction à la zaouïa Rahmania dont son père était le chef à l’époque. Il a passé sa vie à se déplacer d’une zaouïa à une autre pour diffuser l’enseignement religieux et philosophique de la confrérie Rahmania apparue initialement à Buɣni{Boghni}.
le 14 mars 1871, les frères Muḥemmd et Bumerzag Meqrani{El Mokrani} se soulèvent contre l’invasion française de la Kabylie qui avait débuté en 1857 sous le commandement du général Randon. Il s’agit alors de la plus grande insurrection menée contre l’envahisseur français depuis son arrivée en Afrique du Nord en 1830, avec plus de 250 tribus unis contre un même ennemi.
Le 8 avril 1871, Ccix Aḥeddad rejoint la révolte et appelle la population kabyle depuis la ville de Sedduq{Seddouk} a prendre les armes. Ses enfants Ɛaziz et Mḥand sont les premiers à mener des assauts contre les français. L’histoire témoigne de la phrase légendaire du Ccix, répandue plus tard dans toute la Kabylie et l’Algérie : « Ad nṭeyyer iṛumyen ar yilel am akken ara ṭeyyṛeɣ taɛekkazt-agi ɣer wakal » traduite par : « Nous jetterons les français en mer comme je jette ce bâton par terre ».
L’appui du Ccix Aḥeddad à la révolte a fait que celle-ci s’étende à toute la Kabylie et même sur le Constantinois, mais cela n’a pas été suffisant pour vaincre les troupes françaises qui étaient plus équipées et mieux préparées au combat. La révolte est alors entièrement vaincue en janvier 1872 et le Ccix Aḥeddad et ses fils sont capturés vivants. Cette défaite a eu des conséquences dramatiques sur la Kabylie et son peuple. En plus de la misère sociale qui en a découlé, ça a marqué alors pour la Kabylie la perte de son indépendance et toute de forme d’autonomie durant la présence des français.
Ccix Aḥeddad est condamné par la cour d’assises de Constantine le 19 avril 1873. Il meurt en prison à l’âge de 83 ans, le 29 avril 1873, à la prison de Constantine.
Par ailleurs, ses deux fils Ɛaziz et Mḥend sont déportés en Nouvelle Calédonie, et ses autres fils Raǧem et Mbaṛek s’installent à Taǧnant dans la région de Mila.