R. Adnani à E. Macron : « Idir était certes un Kabyle, mais il était avant tout un Algérien »

R. Ɛednani i E. Macron : « Yidir ahat d aqbayli, maca d azzayri uqbel kullec »

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Dans un article paru sur son blog hébergé par le site français Mariane, le 07 mai 2020, l’écrivaine et islamologue franco-algérienne Razika Adnani s’est adressée au Président français Macron, en réponse à l’hommage qu’il a rendu au chanteur Kabyle Idir, le 3 mai 2020.

En effet, suite à la disparition de Idir, plusieurs hommages lui ont été rendus par des personnalités Kabyles et étrangères. L’une des réactions qui ont le plus retenu l’attention, celle du président français qui s’est exprimé sur son compte Twitter : « Une voix unique s’est éteinte. Idir chantait ses racines kabyles avec la mélancolie d’un exilé et la fraternité des peuples avec les espoirs d’un humaniste. La poésie de ses chansons continuera longtemps de résonner d’une rive à l’autre de la méditerranée. »

Razika Adnani s’est directement adressée à Emmanuel Macron : « Monsieur Macron, Idir était certes un Kabyle, mais il était avant tout un Algérien », a-t-elle martelé. L’écrivaine continue plus loin dans son article : « Idir était chanteur de toute l’Algérie […] et ce qu’il a porté sur la scène internationale, c’est la chanson algérienne ». Cette membre du Conseil d’Orientation de la Fondation de l’Islam de France a également tenu à préciser : « La Kabylie est une partie de l’Algérie ».

Des propos ahurissants, surtout quand on sait toutes les provocations des Algériens arabophones qui n’étaient pas prêts à partager le deuil de la Kabylie suite au décès de Idir.

Pour l’islamologue, c’est les médias français travaillent également à séparer la Kabylie de l’Algérie : « Emmanuel Macron n’est pas le seul à ne pas évoquer la dimension algérienne d’Idir et à avoir restreint son combat à la Kabylie. Certains titres de journaux français l’ont fait également. Le désir d’isoler la Kabylie du reste de l’Algérie, peut-être pas pour les mêmes raisons, se répète », a-elle écrit.

Dans son long plaidoyer dans le journal dirigé par Natacha Polony, Razika Adnani, par ailleurs Présidente des Journées internationales de philosophie d’Alger, a assuré que « l’arabité du Maghreb n’était pas voulue par des Arabes qui seraient venus de l’Arabie mais par des Berbères eux-mêmes ». Elle a même estimé que « Pour beaucoup de Berbères, il était donc plus honorable d’être arabes »

A rappeler qu’un autre chroniqueur algérien, Youcef Benzatat, qui a tenu des propos acerbes à l’égard de Idir, sur Mediapart, s’est vu fermer son blog par le site français.

Razika Adnani
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