Romain yerra-as — Wid mgal Teqbaylit, ma d imihawen af tmurt Teqbaylit ?
Les plus dangereux pour nous ce ne sont pas les Anti-Kabyles surtout quand ils assument leurs propos en récidivant. Les plus dangereux sont les responsables et les animateurs des institutions scolaires, de certaines associations culturelles et des médias kabyles (radios, télévisions et journaux) publics, et parfois privés, qui arabisent, folklorisent et islamisent tout ce qu’ils touchent.
Ces derniers se mêlent de tout : de la langue, de la culture et de l’histoire. Ils font de la politique tout en se disant apolitiques. Ils s’improvisent même anthropologues et sociologues. Ils sont partout. Ils animent des blogs et des pages sur les réseaux sociaux. Ils se promènent même dans les rassemblements avec des microphones dans la poche arrière de leurs pantalons. Ceux sont eux qui donnent la parole; qui te posent des questions et répondent à ta place, puis te censurent si tu ne joue pas le jeu; qui président les festivals; qui font la promotion des uns au détriment des autres. Ceux sont eux qui défendent la religion au nom de la liberté et qui empêchent tout débat autour d’elle au nom de la laïcité.
Ces derniers, partisans de tamazight officielle, n’accepteront jamais d’inscrire le kabyle dans une autre perspective que celle de l’Orientalisme. Après tout, ils ne sont pas là pour développer tamazight, mais pour bloquer tout renouveau et toute rupture avec le système. Primo, ils sont si bien payés qu’ils n’hésiteront pas une seconde à sacrifier la Kabylie afin de sauver leur rang et leurs privilèges. Secondo, ils savent qu’une perspective autre qu’arabo-islamique les mettra hors compétition, pire, elle leur fera perdre leur influence et leur statut de dominants en Kabylie.