L’un des 418 migrants du 25 juillet témoigne : un père de famille originaire de Boghni

,

Le 27 juillet dernier nous rapportions que 31 bateaux de migrants partis d’Algérie ont été interceptés au large des côtes espagnoles. Dans l’un de ces bateaux se trouvait Hakim, un père de famille originaire de Buɣni {boghni}. Celui-ci a livré un témoignage poignant sur les colonnes du quotidien algérien « Liberté ».

Âgé de 34 ans, Hakim a décidé de se lancer dans une traversée périlleuse vers l’Espagne dans le but de rejoindre la France. Sa femme et ses deux enfants ne le savaient pas : « Je voulais les serrer contre moi, mais je ne l’ai pas fait sinon ils se seraient rapidement rendu compte que je leur cachais quelque chose. », a-t-il raconté en sanglotant.

Parti d’Oran le 25 juillet dernier, sur une barque de 3 mètres et d’une puissance de 85 CV, Hakim et les 12 autres occupants ont vécu un terrible moment lors de cette traversée qu’il a payé 600 000 DA. En effet, durant quelques minutes, le moteur de l’embarcation où il se trouvait s’était éteint et le moteur fumait : «  Tu vois la mort rôder autour de toi. Tu sens que tes heures sont comptées. Je ne le souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi », a-t-il confié. La vue des dauphins à ce moment là les a terrifiés. Ils pensaient qu’ils avaient affaire à des requins.

« Papa tu me manques. Tu rentres quand ?« , lui avait écrit son fils alors qu’il était en plein mer :  “J’ai pleuré comme un gamin”, a-t-il lâché. Poussé par le désespoir après la faillite de son commerce de vente de vêtements à Boghni, il ne voyait aucune issue à part traverser clandestinement la méditerranée : “en prenant la résolution de partir, j’étais prêt à toutes les éventualités y compris celle de la mort en mer”, s’est-il résigné.

Arrivé sur les côtes espagnoles, la police a couru à leur encontre mais ils ont pu s’enfuir et se sont cachés dans une forêt. Les péripéties ne se sont pas arrêtés ici. Sur la route vers Paris, le véhicule de son cousin venu le récupérer a été arrêté par la police vers Montpellier :  “J’ai répondu au policier qui me demandait mes papiers en lui disant que je les ai juste oubliés à la maison”. Le véhicule a eu l’ordre de poursuivre son chemin. Un soulagement pour Hakim.

Parmi les 13 désormais migrants, il y avait 3 Kabyles, un algérois et 8 marocains.

Source

Retrouvez-nous sur notre page @Facebook et sur #Instagram ! Abonnez-vous à notre chaîne ►YouTube