La littérature Kabyle s’enrichit de jour en jour. Le roman y prend une place à part entière et la gente féminine y est pour beaucoup ces dernières années.
En effet, partis d’un précieux recensement effectué par le passionné Tarik Tinouche, nous avons souhaité mettre un coup de projecteur sur ces romancières, qui à travers leur œuvre, reviennent souvent sur la condition de la femme, en Kabylie notamment, faisant de la plupart de ces œuvres le balbutiement d’un véritable roman féminin d’expression Kabyle.
Lynda Koudache
Avec son premier roman paru en 2009 et intitulé « Aɛecciw n tmes », Lynda Koudache a été la première romancière d’expression Kabyle. Une œuvre qui a été très apprécié dans le milieu universitaire. Durant la même année, elle a été lauréate du prix Forum Femme Méditerranée pour sa nouvelle en langue Kabyle Anagi N tudert.
En 2016, la native d’At Wasif{Ouacif} a écrit son deuxième roman intitulé « Tamacahut taneggarut », une œuvre grâce à laquelle, elle a été lauréate du prix Assia Djebbar durant la même année.
Dyhia Lwiz
Louiza Aouzelleg aussi connue sous le surnom de Dihya Lwiz a entamé sa carrière d’écrivaine en éditant deux romans en langue arabe avant de se lancer en 2013 dans l’écrire en sa langue maternelle, le Kabyle.
La native d’Ouzellaguen a d’abord écrit une nouvelle intitulée « Berru » en 2013, parue dans un recueil collectif « Ifsan n tamunt ». En 2016, elle a remporté le prix Mohamed Dib dans la catégorie œuvre en langue amazighe pour son roman « Gar igenni d tmurt » paru en 2017. Une œuvre posthume étant donné que l’auteure est décédée le 30 juin 2017 à l’âge de 32 ans.
Jedjiga Anaris
Electronicienne de formation et enseignante dans le secteur de la formation professionnelle, Jedjiga Anaris a publié son seul roman intitulé « Tifawtin » en 2016. « Le texte de Jedjiga Anaris est parsemé de proverbes ; ils s’y insèrent à des moments opportuns agrémentant et la narration et les discours des personnages », a commenté son œuvre l’universitaire Mohand Akli Salhi.
Kaysa Khalifi
Issue d’une famille de passionnés de la langue Kabyle, Kaysa Khalifi est l’auteure du roman « Iḥulfan » paru en 2017. La native d’At Smael a également publié un recueil de poésie intitulé « kem deg-i ». Malheureusement, elle s’est éteinte trop jeune pour pouvoir enrichir davantage la librairie kabyle. En effet, elle est décédée en 2018 à l’âge de 27 ans seulement.
Rachida Ben Sidhoum
Native d’Iboudraren, Rachida Ben Sidhoum fait partie des écrivaines d’expression kabyle les plus prolifiques. Après un recueil de poésie intitulé Keltuma, yemma taɛzizt paru en 2016, la fille de Derna (Ibudraren), elle a publié son premier roman intitulé « Lḥif d usirem » en 2018. Deux années plus tard, elle a enchaîné avec un autre roman intitulé « Icenga n talsa », paru en octobre 2020.
Chabha Ben Gana
« Amsebrid » est l’intitulé du roman publié par Chabga Ben Gana en 2019. Il s’agit d’une œuvre qu’elle a rédigé entre 2010 et 2012, et qu’elle a publié quelques années plus tard. Après un parcours d’études en langue et culture amazighes, la native de Michelet a décroché un poste d’enseignante au sein de la faculté où elle a suivi ses études.
Dalila Qeddac-Ccix
Née à Aït Yahia Moussa, près de Drâa El- Mizan, Dalila Qeddac-Ccix est l’auteure de plusieurs œuvres. Elle a écrit en tout six livres, dont trois recueils de nouvelles « Tawenza » en 2015, « Tafat taderghalt » en 2018 et « Assirem Yettwaqecmen » en 2019. Ainsi qu’un recueil de contes, proverbes et devinettes, paru en 2019, un recueil de poèmes, intitulé « Ssmah ssmah a Baba » paru cette année et un roman, Aɛwin, paru en 2019.
Samira Hocini Ben Abdelmalek
Vers la fin de l’année écoulée, Samira Hocini Ben Abelmalek, écrivaine native des At Yettura (Iferhounene), a publié son premier roman intitulé « Inig ». En 2018, elle a publié un recueil de nouvelles intitulé « Tilufa ».
Après des études en langue et culture amazighe, elle a intégré le lycée Mustapha Ben Boulaid de Michelet en tant qu’enseignante de Tamazight.
Touati Zoulikha Hakima
Née à Sétif en 1967, Touati Zoulikha Hakim est une écrivaine bilingue, elle écrit en Kabyle et en arabe. Elle est l’autre de plusieurs recueils de poésie. En 2019, elle a publié son premier roman intitulé « Tidet deg targit ».
Naima Benazzouz
Intitulé « Tudert n tmara », ce roman de Naima Benazzouz paru en 2019 raconte l’histoire de Mastan et Ferroudja, amoureux, mais avec des regards différents sur l’amour, la vie et la jeunesse. Née en 1982 à Iɛezzuzen (Bejaia), l’écrivaine compte pour l’instant cet unique œuvre à son actif.
Wezna Dwala (Lynda Hantour)
Lynda Hantour, connue sous le nom de Wenza Dwala est l’auteure du roman « Iseflan n tudert » paru en 2020. Cette première œuvre de la fille d’At Dwala a été publiée à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme. Une date soigneusement choisie étant donné que son livre parle de la polygamie.
Zohra Aoudia
Native du village Taxliǧt At Ɛettu à Iferhounene, Zohra Aoudia a publié son premier roman intitulé « Tiziri » en décembre 2020. Cette œuvre a été préfacée par le militant de la cause identitaire et enseignant chercheur Said Chemakh.
Zohra Lagha
« Tameddit n wass » est l’intitulé du premier roman rédigé par Zohra Lagha. Il a été publié en août 2020. Pour l’enseignante originaire de Timizart (At Jennad), il s’agit d’une première expérience dans la production littéraire.