Sentant sans doute que le vent du Hirak s’essouffle, le pouvoir algérien veut reprendre le contrôle de la rue. En effet, dans un communiqué publié ce dimanche 09 mai par le ministère algérien de l’Intérieur a exigé la nécessité de fournir une déclaration concernant les marches hebdomadaires.
« Il a été constaté récemment que les marches hebdomadaires commencent à enregistrer de graves dérapages et dérives en termes d’indifférence aux désagréments causés aux citoyens et d’atteintes aux libertés« , indique le communiqué du ministère qui a osé mettre en avant la bienveillance du pouvoir vis-à-vis des citoyens.
A cet effet, le ministère s’est appuyé sur un article de la nouvelle constitution algérienne votée le 1er novembre 2020 et boycottée en Kabylie : « les organisateurs des marches sont tenus à la déclaration, auprès des services compétents, des noms des responsables de l’organisation de la marche, des heures de son début et de sa fin, de l’itinéraire et des slogans à lever, conformément à la loi »
Et de poursuivre sur un style plus ferme : « Le non-respect de ces procédures constitue une infraction aux yeux de la loi et de la Constitution, ce qui dénue la marche de tout caractère légal et implique un traitement en conséquence« , menace-t-il.
A noter que ce communiqué a été publié quelques jours seulement après la menace proférée par le gouvernement algérien concernant d’éventuelles peines pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison pour tout acte anti-vote lors des prochaines élections législatives. A noter également que les forces de l’ordre algériennes répriment déjà toutes les marches qu’il arrive à maitriser. C’est ainsi que les marches des étudiants, le Mardi, sont presque systématiquement réprimées depuis plusieurs semaines. Les tentatives de marches du Hirak sont également interdites de force dans les villes, autre Alger, Tizi Ouzou et Vgayet notamment, où elles ne drainent pas beaucoup de monde.