« Je n’en ai jamais vu une comme celle-ci » (Me Goldnadel sur la demande d’extradition d’Aksel Bellebbaci)

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« Il est inextradable », a déclaré Me Gilles-William Goldnadel, avocat de l’activiste kabyle Aksel Bellabbaci, concernant la demande d’extradition formulée par l’Algérie à la France, dans un entretien accordé au journal Le 360, ce 14 septembre.

L’avocat du militant du MAK a expliqué les motivations d’Alger quant à cette demande d’extradition en plusieurs points. D’abord, il a évoqué « la détestation qu’inspire la dictature algérienne au MAK », ainsi que la volonté de « maudire la France » en lui réclamant quelque chose qu’elle n’obtiendra pas, selon lui. Ensuite, Me Goldnadel a précisé qu’un des objectifs de cette demande est d’empêcher Aksel Bellabbaci de poursuivre son activisme en faveur de la Kabylie sur le plan international, ajoutant que « tant que l’affaire n’est pas terminée, il est sous contrôle judiciaire ».

Me Goldnadel a également qualifié cette procédure de « baroque et ridicule », précisant qu’il n’a « jamais vu une demande d’extradition comme celle-ci », malgré son expérience dans des affaires similaires. Il a ajouté que cette démarche est « presque insultante pour la France », soulignant l’absurdité de la situation sur les plans juridique et judiciaire.

En ce qui concerne les arguments juridiques, Goldnadel a révélé qu’il a déposé un mémoire très détaillé pour démontrer le caractère politique de cette demande : « Monsieur Bellabbaci est inscrit au Journal officiel algérien en tant que terroriste et membre du MAK. De plus, il risque la mort en Algérie. » Pour ces raisons, selon l’avocat, « la France ne peut pas extrader Bellabbaci ».

Au-delà des aspects juridiques, Me Goldnadel a dénoncé, encore une fois, le silence médiatique qui entoure la répression du peuple kabyle en Algérie. « On ne critique jamais la dictature algérienne, on ne critique jamais la manière dont le peuple kabyle est traité », a-t-il regretté. Et d’ajouter : « l’Algérie est idéologiquement protégée en France, voilà pourquoi le peuple kabyle est si maltraité ».

En conclusion, l’avocat s’est montré confiant quant à l’issue de cette affaire et au verdict attendu le 2 octobre : « Moi, pour le 2 octobre, je suis d’une sérénité totale », a-t-il assuré.