Même s’ils sont nés à Alger, la capitale Algérienne, loin du village de leurs parents et au beau milieu d’une langue différente de celle de leurs familles, ils ont choisi de faire briller leur longues carrières d’artistes dans la langue de leurs ancêtres, la langue kabyle.
Si on en parle ici, c’est qu’ils ont tous des parcours originaux. D’aucuns d’entre eux ont même découvert la langue Kabyle assez tard. Si on en parle, c’est aussi parce que d’autres artistes d’origine Kabyle ont, eux, choisi la langue arabe.
1- Cheikh Sidi Bémol
Cheik Sidi Bémol, de son vrai nom Boukella Hocine, est un chanteur du groupe de rock qui porte le même nom que son nom d’artiste. Né à Alger, en 1957, Cheik Sidi Bémol grandi au sein d’une famille nombreuse, dans un quartier populaire de Belcourt. Ses parents sont originaires de Bouzeguène mais ont quitté la Kabylie pendant la guerre.
Cheik Sidi Bémol est connu et très apprécié par le public Kabyle pour ses musiques fraiches, mêlant le celtique, le blues, le rock ou encore la salsa. Ses chansons sont pleines d’humour, parfois nostalgiques et ouvrent de nouveaux horizons à la chanson Kabyle. En 2010, il sort un premier album totalement en kabyle, intitulé « Paris-Alger-Bouzeguène », qui est très bien accueilli par le public kabyle, tout comme les deux volumes (2008 et 2013) de l’Izlan Ibahriyen (chants des marins). Il a également des albums en langue arabe.
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2- Takfarinas
Takfarinas, de son vrai nom Ahcène Zermani, a grandi à Alger. Il est né en 1958 à Tixeraine, un village proche de la banlieue d’Alger. Takfarinas a grandi dans une famille de musiciens. Très jeune, il s’intéresse à de grands chanteurs kabyles qui ont forgé sa personnalité d’artiste.
Cela n’a pas empêché le chanteur de puiser de différents styles musicaux du monde, à savoir le rock, le pop et le disco. Toutefois, sont instrument préféré reste le mandole qu’il utilise toujours avec innovation.
Takfarinas est sans doute un des exportateurs de la chanson kabyle vers l’international.
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3- Medjahed Hamid
Mdjahed Hamid, dont les œuvres sont incontestablement immortels, est aussi né à Alger, et plus précisément, à la Casbah. Toutefois, il est originaire d’Alma dans la région d’Icellaḍen {Chellata} en Kabylie. Dès ses 7 ans, il éprouvait un grand intérêt à la musique. Cela dit, il était influencé par le chaabi, les variétés algériennes et orientales et méconnaissait le kabyle. Ce n’est qu’au moment où il découvre la musique de Crif Xeddam que tout bascule dans sa vie, qu’il renoue avec ses origines, apprend le kabyle et s’intègre naturellement dans la revendication identitaire Kabyle.
Durant sa carrière, il produit des œuvres magistrales, que ce soitau niveau de la composition, de l’interprétation ou de la poésie. Sa voix suave a bercé plusieurs générations : D kem, Lmut, , ay ul-iw ihezznen dima, Imdebbren ou encore Tawes.
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4- Mohammed Alloua
Mohammed Allaoua est né à Alger, en 1980, d’un père kabyle et d’une mère algéroise. Son père, absent car travaillant en France, il avait tout d’abord appris l’arabe algérois de sa mère. Allaoua a dû apprendre le kabyle tout seul grâce à des chansons d’Idir qu’il aimait beaucoup. Toutefois, c’est son frère qui l’a initié à la chanson et à la culture kabyle.
A son très jeune âge, Allaoua suit des cours de musique andalouse. Plus tard, il suit des cours de musique universelle à l’École El-Moussilia d’Alger. En l’an 2000, Allaoua entre dans la scène musicale kabyle et enchaine avec nombreux de succès. Ses chansons sont connues et appréciées du public kabyle, notamment lors de célébrations familiales. Toutefois, Allaoua propose aussi des thèmes variés et sensibles qui traitent des maux sociaux, de la femme, de l’enfant et de la culture. Il est également d’une grande richesse musicale, s’inspirant de différents styles des quatres coins du monde.
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5- Anissa Mezaguer
Anissa Mezaguer, de son vrai nom Ouardia Mezaguer, est une chanteuse kabyle très célèbre des années 60s. Originaire d’Ait Saâda, elle est née à Alger en 1944. Anissa intégrera une troupe théâtrale à l’âge de 12 ans puis une chorale d’enfants pour passer à la première chaine radio kabyle de l’époque. Très vite, elle commencera à composer ses propres chansons et à se faire une carrière dans la chanson mais également dans le cinéma.
6- Mucat
Mucat, de son vrai nom Fadhma Amazit-Hamidchi, est une chanteuse kabyle originaire d’Ifigha, née à Alger. Mucat propose des musiques avec des chansons aux sonorités et aux paroles très travaillées, n’hésitant pas à fusionner plusieurs styles musicaux (jazz, pop, blues) avec la chanson traditionnelle kabyle.
Connue également pour ses chansons pour enfants, elle reprendra aussi plusieurs chansons françaises dans son dernier albums, pour les adapter en langue kabyle comme :
- Lghachi adaptation de « d’après La Foule » d’Edith Piaf ;
- Abughrayri adaptation de « Hymne à l’amour » d’Edith Piaf ;
- Cikula ugirru adaptation de « Mistral gagnant » de Renaud ;
- Agni adaptation de « Sur la Place » de Jacques Brel.
Par ailleurs, cette artiste multiple, qui s’est installée en en France depuis 1982 avait intégré la troupe théâtrale du grand dramaturge Mohya. Elle a par ailleurs coécrit un petit dictionnaire kabyle intitulé « Le kabyle de poche » avec Mohand Lounaci.